9.14.2018

Vincent Kessel

   Joseph Kessel a écrit une tonne de bouquins plus ou moins festifs, pas mal portent sur la guerre vu qu'il a été aviateur pendant la première guerre mondiale, ce qui est assez rare vu qu'à l'époque si t'avais pas le permis zeppelin t'étais pas prêt de prendre l'escalier vers le paradis et que pendant la seconde guerre il s'est engagé dans la résistance et a rejoint General Lee dans la perfide Albion, il aura même le temps d'écrire les punchlines du chant des partisans c'est dire si le mec est pas ambigu.

Le bataillon du ciel (1947)


   Un bouquin en deux parties qui relate le quotidien d'un groupe de parachutistes français qui ronge leur frein en Angleterre en attente du débarquement pour aller délivrer la mère patrie des fanzouz d'Ayoub et des croix hindous inversées. La première partie porte donc sur les entraînements et les sorties au pub dans une ambiance viriliste décomplexée. Tu te fais péta les chicos dans une bagarre et le lendemain tu te casses les genoux en tombant mal en parachute, la vie de para c'est bien cross fit quand même. La composition du groupe ferait penser à une blague de Gavroche: y a un breton, un boxeur, un canaque, un titi parisien... il manque plus qu'une pute et un rabbin et t'as le robinet à vannes qu'est ouvert pour la nuit. Notre joyeuse bande est réunie par la haine du fridolin et l'envie d'aller exploser tout ce qui parle avec un accent guttural dans notre bel hexagone. On y découvre les amitiés et les haines, sentiments exacerbés des soldats, les passions sont violentes dans une vie violente!

   La deuxième partie nous entraîne dans le feu de l'action, les chiens sont lâchés dans la campagne bretonne. le but de ce petit groupe est assez simple, foutre un bordel sans nom dans les rangs teutons et rallier les résistants qui attendent avec impatience la délivrance. On rentre dans un bouquin classique de guerre, les paras font de la guerilla leur marque de fabrique et on tente en même temps de dégommer le plus de chleus possibles dans cette partie de ball-trap aux règles assez simples. La violence des deux camps est sans appel, la guerre est dégueulasse, c'est la base.

   Un bon bouquin qui reste classique dans ce genre littéraire, ça se lit facilement et même si le prof de collège t'as spoilé la fin y a quand même quelques évènements auxquels tu t'attendais pas. 

Makhno et sa juive (1926)

    Badabing! le titre bien pute à clic! Kessel s'est fait plaisir de dire tout le mal qu'il pensait du célèbre  membre des bérus. Ce court bouquin est un réquisitoire en règle contre le héros ukrainien, pour Kessel, Makhno c'est un pirate en fourrure qui harangue les paysans et qui explosent des youpins dans la neige fraîche du matin. On a ici droit à l'ascension et la période faste de la Makhnotchina dans les steppes à pourchasser l'armée blanche , les soviets et surtout à terroriser les juifs qui se trouvaient sur le passage de la horde sauvage. Ce livre va créer une grosse polémique dans les milieux littéraires et historiens de l'époque tant on a du mal à trouver où Kessel prend ses sources. 

   A lire juste comme une violente critique du personnage si fantasmée qui mourra dans le déni dans le Paname populaire loin de l'exubérance et les frasques de son armée de va-nu-pieds qui arrivèrent à tenir tête à l'armée rouge et à l'armée régulière ukrainienne tout en ralliant les foules paysannes.

   On a au passage une histoire d'amour, syndrome de Stockholm puissance 1000 entre une jeune juive captive et un Makhno cruel et sanguinaire qui tombera amoureux de celle qu'il méprise. Comme pour le reste du bouquin on sent que Kessel c'est fait plaiz avec la réalité. 
   
   L'antisémitisme de Makhno a toujours été l'angle d'attaque de ses ennemis et pourtant rien de très concluant n'aura jamais été prouvé, si tu veux du zina en Ukraine c'est pourtant pas très compliqué à trouver

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