3.12.2018

La vérité est ailleurs

   "Fake news" est en train de devenir le terme le plus recherché sur le net depuis "beurette sodomie" . De Trump à Macron, tout l'Occident googlisé se prépare à une bataille sans pitié contre les fausses nouvelles et les olibrius qui les propagent. Les procès pour sorcellerie vont pouvoir commencer, y a plus qu'à ramener du petit bois pour les bûchers. Nos politicards professionnels bien aidés en cela par les faiseurs d'opinions des médias dominants ont donc bien labourés le terrain pour nous faire comprendre que c'était pas la guerre, la famine ou les épidémies qui étaient number one chez VDM mais bien les "fake news". Toujours au top pour décider des priorités on assiste donc à une série de mesures visant à freiner l'apparition et la propagation des théories complotistes et autres idées désuètes voire contradictoires d'avec le conte de fée libéral qu'on nous inculque 24/24. 

    Ok on peut lancer une alerte au gogol pour le clampin qui pond une thèse sur les fumées violettes qui suivent les avions qui se posent à Notre Dame des Landes et gentiment se foutre de la gueule du prix nobel qu'est persuadé que la Terre est plate (big up aux créationnistes et à Jésus qu'avait un
groupe de rock avec Denver!) mais là où le bât blesse c'est que la lutte contre les fausses nouvelles dérive rapidement en une croisade pour imposer à tous une vérité pré-établie par nos dirigeants sur
des domaines pourtant loin d'être très clairs.



  
Les fake news seraient donc selon les USA et nos démocraties libérales une nouvelle arme brandie
principalement par l'ogre russe pour saborder le bonheur qui inonde nos vies comme du GHB un soir de Saint Valentin. Les chevaliers blancs de la Vérité vont comme St Georges mettre une branlée au dragon affabulateur et ça sera tellement monumentale qu'on pourra en faire des vitraux pour toutes les églises numériques de la Silicon Valley. Le problème avec cette bataille homérique c'est que dès le début les gouvernements et leurs organes de presse se sont auto-proclamés être du côté des gentils.
Ce qui mathématiquement fait que si t'es pas d'accord avec tel ou tel discours de tes élites tu te retrouves dans le camp des rigolos de kermesse: complotistes, agents soviétiques sur le retour, illuminatis, beaufs 2.0, soraliens, survivalistes du clavier et autres farfelus plus ou moins dangereux qu'on pourrait aisément classer dans la catégorie: tas de merde. La démocratisation du net a permis l'éclosion de toute cette frange/fange de personnages qui passent leur life entre les bolinos froids et la dernière étude montrant que les israëliens font ingérer des excréments survitaminés à des enfants orphelins diabétiques pour les faire travailler dans des mines d'uranium afin  de construire des armes nucléaires qui seront testés sur des chatons trop cute avant d'être envoyé contre des hôpitaux en Roumanie. Crédible je vous le dis, je l'ai vu sur mon ordi. 
   
   Alors ouais être classé avec ces gens là me pose un léger problème, le ridicule de ces guignols suffit à les rendre peu crédibles pour quelqu'un doté de quelques neurones et c'est clairement pour délégitimer les avis divergents  qu'en haute sphère on se plaît à entretenir une confusion malsaine entre les fake news et les médias indépendants. Des outils tels Décodex du Monde (qui s'est lui aussi autoproclamé tout comme Libération pour ne citer qu'eux dans le camp des gentils) sont rémunérés par Facebook pour enquêter et décortiquer des suppositions hasardeuses, des contre-vérités flagrantes et des questionnements salutaires. Plus de place pour le doute dans la société du bonheur estampillé GAFA. Par contre niveau conflit d'intérêt et sponsoring des médias dominants par des entreprises privées milliardaires ça ne pose aucun souci à nos reporters sans petit chien.

   Se retrouver avec les nerds du fan club de Mulder ça pouvait être coolos dans les 90's mais maintenant c'est clairement has-been. Les médias dominants qui se foutent à genoux pour avoir le droite d'ingérer un peu du flux de l'attractivité des réseaux sociaux ne se posent aucune question sur l'éthique de leur profession, après avoir été grassement subventionné par les états ils viennent maintenant demander l'obole aux représentants du grand patronat, rien à branler que les GAFA kiffent les open space, les cantines sans gluten, le vélo électrique et le starbuck recyclable, ils restent des putains de chefs d'entreprise qui font malgré leur plan marketing pas vraiment partie de ma classe sociale. Penser que des milliardaires font tout pour ça pour la beauté du geste ou par acte citoyen c'est vraiment être au même niveau de naïveté que les guignolos qui pensent que le pape est un ancien franc maçon transexuel qui travaille pour le gouvernement cubain.

Ajouter une légende
   Les fake news seraient donc si on laisse les théories les plus ridicules aux fanzouz d'Asselineau une arme numérique dont se serviraient des états dont la Dream Team serait  la Russie, la Corée du Nord et l'Iran, bingo! ça tombe plutôt bien c'est le tiercé gagnant des ennemis de l'oncle Sam. Coïncidence sans doute. Nier que ces pays aient des équipes qui fassent de la désinformation, du piratage industriel et de l'espionnage informatique serait une hérésie mais bon tout le monde le fait donc c'est un peu bancale comme raisonnement pour reformer un axe du Mal. L'enjeu est plutôt pour les USA et leurs alliés occidentaux, qui malheureusement ne comprennent pas qu'en jouant le rôle de l'arpète obéissant ils vont se retrouver comme les kurdes à Afrin à être cocu sans avoir eu le droit de faire la danse du parapluie, de se trouver de bonnes raisons pour entrer en conflit plus ou moins larvé avec des concurrents à l'échelle internationale. Le but n'est pas de savoir si les russes ont eu une influence sur les élections us, sur le Brexit ou sur le résultat du Paris-Dakar en mobylette mais bien de redéfinir les conflits, la zone d'influence et les alliés sur qui Trump peut compter en cas de coup dur.  On est là quand même loin du projet initial qui visait à éradiquer les fausses informations qui parasite les démocraties modernes.

   A l'heure où l'information est disponible immédiatement sans filtre ni analyse, les médias et les politiciens veulent reprendre la main sur un phénomène qui a engendré quelques crises d'angoisses dans les bureaux des agences gouvernementales. Le concept de vouloir étudier chaque fait est salvateur et c'est pour cela que sur le net il vaut mieux ne pas hésiter à regarder plusieurs sources pour comprendre l'ampleur d'un évènement. La rapidité de l'information est autant un avantage qu'un inconvénient, impossible à circonscrire elle est aussi plus compliquée à analyser. Récupérer le discours de vérificateur tend à vite dériver dans le rôle de juge des vérités. Le problème étant qu'être juge et partie n'a jamais été très bon pour l'objectivité.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire