Bon autant vous l'avouer tout de suite on m'a refourgué ce bouquin en me disant qu'il fallait
Le narrateur du roman est un prof de fac qui a acquis un peu de notoriété grâce à sa thèse sur Huysmans. Tout au long du bouquin l'auteur fera des analogies entre son héros et le grand écrivain, cette façon de faire me laisse assez perplexe, c'est comme si pour te rendre hommage on faisait venir un orchestre de mongols gavé au speed, le résultat serait assez déroutant, on en conviendra. J'ai l'impression qu'on essaie de récupérer le talent d'un auteur pour cautionner la médiocrité d'un livre. Faut pas se le cacher, on a dans les mains un roman de gare qui se lit plus vite qu'un Paris-Molenbeek donc on on est loin de l'oeuvre du bon vieux Joris-Karl.
Bref notre "héros" n'a pas de grande passion dans la vie, amoureux des femmes qui lui rendent comme elles le peuvent il parvient pourtant à nous faire part de sa vie sexuelle comme le ferait Strauss-Kahn après avoir pris de la MD, le côté cru de certains passages font de ce bouquin du sous Beigbeider pour quinquagénaire. La France pendant ce temps là, "grâce" à sa démocratie si merveilleuse est maintenant dirigée par la Fraternité musulmane, sorte de Macronie halal qui regrouperait tout et n'importe quoi pour le meilleur des mondes apaisé. Plus de conflits sociaux, de problèmes raciaux, les conversions pleuvent et permettent de garder son boulot car pour Houellebecq ce changement de régime ne pouvait entraîner qu'une France islamiste qui appliquerait à la lettre une charia européenne des plus improbables. Polygamie, mariage avec des gamines, pas sûrs que tous les muslims kiffent la vision fantasmée de l'auteur mais bon, son ton nonchalant font qu'on ne peut pas vraiment en vouloir à cet homme. Personnage morne et triste dont on ne sait même plus si c'est l'écrivain ou le héros qui s'exprime dans les pages du bouquin, ersatz d'un Zemmour, symbole d'un babtou fragile qui se lamente sur la perte de nos valeurs tout en se paluchant sur un virilisme exacerbé venu de la Méditerranée.
Mais laissons à la magie du roman le bénéfice du doute et continuons dans ce chef d'oeuvre taillé pour finir chroniqué chez Fdesouche. François le prof de fac taciturne se complaît assez rapidement dans cette situation où l'islamisme rigoriste se mixe sans trop de problème avec la beauferie de PMU, sûrement le résultat du génie français. Les français sont des moutons allant tranquilou à une fête de l'Aïd et les seuls résistants à ce messianisme sont une armada de pseudos-intellectuels issus de la mouvance identitaire, On nage à fond dans la théorie de l'Eurabia, Jean Moulin a une méchouille et boit du château-neuf-du-pape pour éviter le grand remplacement. Bref on frise le mauvais article géostratégique de Marianne dans bien des passages, ça paraît difficilement crédible de pouvoir écrire ces pages si dénuées de sens pour un écrivain si connu. François ira même jusqu'à tenter un road trip huysmanien pour goûter un peu au génie de l'auteur, peine perdue. Ce livre se lit vite car il est vide. Houellebecq comme tant d'autres devrait arrêter les plateaux télés et s'enfermer dans sa bibliothèque. La soif médiatique étant inversement proportionnelle avec la perfection littéraire.
(+1 pour la couverture bien pute à clics mais ça l'auteur n'y est sûrement pour rien).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire