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Illustration de Martin Ansin. |
Toujours à la pointe de l'actu, je n'avais encore jamais vu Brazil, film de Terry Gilliam (oui, oui, les Monty Python et Las Vegas Parano). Un bon film de science fiction de 1985 ça nous rajeunit pas comme on dit.
On est pas trop au pays du string ficelle et de cet accent de portos bien connu des amateurs de gonzo mais plutôt dans une ville futuriste genre Cop 21 foireuse. Quelque part au XXème siècle on se retrouve donc dans le quotidien de Sam Lowry, petit fonctionnaire au service des archives d'un monde bureaucratisé jusqu'à l'extrême.
Ca rappelle un peu l'univers des récits sur les anciens pays soviétiques. Ambiance rétro dans un futur proche avec une bonne ambiance grisâtre et glauque. Le progrès n'ayant l'air d'avoir pu se développer que dans les missions régaliennes d'un état surpuissant. La populace a surtout le droit a des ghettos où la flicaille version yamakazi vient faire le plein de coupables sans trop se soucier du côté discrétos.
Une police surpuissante qui obéit à une justice aveugle et implacable, de l'anticipation qu'on vous dit! En même temps il faut dire qu'une poignée de déviants a décidé d'exprimer son véto démocratique en faisant exploser des bombes dans les restos huppés et les comicos. Bref l'état d'urgence ça vaut ce que ça vaut mais il faut bien choisir entre la sécurité et la liberté.
Malheureusement une erreur judiciaire vient perturber cette dictature bien huilée et c'est là que notre petit fonctionnaire se retrouve pris en tenaille entre ses rêves personnels, un système intransigeant composé de ces innombrables bourreaux tellement humains, le tout chapeauté par une paperasserie qui devient rapidement un des symboles de la situation kafkaïenne qui entoure chaque personnage. Sam Lowry se retrouve donc en porte à faux avec l'administration, autant dire avec le monde entier. Dans cet univers on passe vite d'incompris à gênant et il n'y qu'un pas rapidement franchissable pour devenir un danger du système et donc un opposant à détruire.
Le monde qui l'entoure est oppressant et sans espoir, seules ses errances mentales vont le pousser à ne plus suivre le destin pré-établi par sa famille et la société. Les héros sont souvent les clampins moyens qui ont cessés de suivre aveuglément la voie qui leur était tracée. Face à lui et sans qu'il ne veuille vraiment s'y attaquer se retrouve l'ogre sécuritaire, forces de répression dignes de Judge Dredd & bureaucratie annihilant toute personnalité étant souvent la base des dictatures politiques et/ou économiques qu'on nous fait miroiter pour notre propre futur.
Brazil est donc un pur film, je sais que ça sent pas le scoop vu qu'il est considéré comme culte. De l'univers visuel à la trame en passant par les côtés kitschs et ce "futurisme" vu des années 80 j'ai vraiment tout kiffé.
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