Immobilisme 2017.
Il n'y a plus rien à critiquer. La politique de papa est faisandée. Ce système imbécile de passage de relais entre la droite des petits notables de campagne et la social-démocratie des fossoyeurs de l'idéal socialiste est révolue. Engluée dans les affaires judiciaires et dans la renonciation pathologique aux promesses faites, la classe politique dans son ensemble est la seule à ne pas s'être lassée de cette guignolade qui dure depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Les extrémistes de tous bords devaient submerger le pays grâce au vote massif d'une armada de beaufs enclin à voter pour n'importe quel tribun bien décidé à renverser la table du statu-quo franchouillard. Prévision réjouissante de tous les éditocrates et autres faiseurs d'opinions cocasses qui une de fois de plus nous ont montrés l'étendue de leurs talents. On ne tire pas sur l'ambulance donc il n'y a pas grande gloire à avoir prédit la déroute de la droite la plus honnête du monde, conglomérat de toute la lie des vétérans des tonus de médecine. Le PS en PLS n'est plus un slogan, le corbillard qui entraîne avec lui les quelques clowns qui n'ont pas osés sauter en marche à En Marche! n'auront qu'une corde et un tabouret bancal comme indemnité parlementaire, ils ne méritent rien d'autres. Fin du game pour ces tristes sires.

Enfin l'Assemblée Nationale, fier bâtiment aux colonnes solides, représentation symbolique de la France dans son intégralité est gorgé de sang neuf et d'idées nouvelles. Le tourbillon de la modernité a chassé les marchands du Temple. On a pu s'étonner de ne pas voir se monter des potences sur les places de nos villes mais l'heure est à l'apaisement. Il n'est plus à prouver à part peut être aux simples d'esprits et aux idiots utiles de tous bords que la classe dirigeante dans son immense majorité a profité du trésor national, du bien commun, préférant s'assurer de la progression de ses revenus personnels et de son pouvoir d'influence miteux. Le peuple français n'est plus la caricature belliqueuse du gaulois. Il préfère absoudre les pêchés de ces voleurs et galanterie ultime ira même jusqu'à renvoyer certains des pires représentants de cette clique sur les sièges matelassés de l'Assemblée. Je pensais que les blagues les plus courtes étaient les meilleures mais non, le sketch repart pour une partie de cette élite qui n'a passée sa vie qu'à piquer dans la caisse tout en n'oubliant surtout pas de faire des leçons de morale à ce corniaud de smicard ou de chômeur qui lui doit subir la véritable justice de classe qui s'abat implacablement. Il y a pourtant motif de réjouissance, le dégagisme mélenchoniste à marché à plein régime. Et pourtant la vague populiste qui faisait tant peur aux médias si objectifs s'est fait endiguée par plus fort qu'elle.
En Marche! club Mickey pour patrons cools a explosé tous les compteurs, les nouveaux boss sont paraît il des puceaux de la politique. Ils représenteraient la société civile. Terme qui regroupe tout et n'importe quoi ce qui paraît plutôt utile vu la cour des miracles qu'on vient de récupérer pour gérer les affaires. Il n'est pas très dur de trouver le pedigree de ceux qui composent le nouveau mouvement préféré de l'ORTF & des paralytiques. Surreprésentation des professions libérales et de hauts fonctionnaires, patchwork nauséeux de tous les gagnants du libéralisme économique. C'est sûrement ces nobles hérauts d'un capitalisme triomphant qui vont se battre pour une juste répartition des richesses. Le fait qu'ils profitent du système depuis des décennies aurait du suffire à la populace pour les couvrir de goudron et de plumes mais non, les voilà maintenant drapé dans un stakhanovisme parlementaire à nous légiférer à marche forcée. Les premiers votes de nos nouveaux députés sont sans appel, ils marchent tous tel un seul homme en rang serré derrière Emmanuel Macron, notre président jupitérien, dieu grec des plus humbles qui a entamé sa longue marche pour devenir le seul maître à bord. Le centrisme paysan de Bayrou est oublié depuis longtemps, le Modem est reparti traire des chèvres et se pochtroner à la buvette de l'assemblée. La ligne de conduite est plus stricte, l'extrême centre est un combat de tous les jours. Un saupoudrage de libéralisation des moeurs devant suffire aux catégories influentes qui pensent encore être de gauche entre le trou normand et le crémant, la voie royale est toute tracée pour commencer à imposer la seule véritable politique qui a du sens pour nos nouvelles élites. Libéralisation économique, voilà le leitmotiv de nos nouvelles idoles fraîchement élues.
Le modernisme qui devait balayer le cloaque politique n'a fait que changer les visages. Les affaires judiciaires, trafics d'influences, corruption et conflits d'intérêts commencent déjà à ternir l'image de nos zorros incorruptibles. Comment a t'on pu croire à pareille bouffonnerie? La France est un pays enlisé dans une époque pénible. En voulant l'apaisement elle ne fait que s'enfoncer un peu plus dans un immobilisme rance. En laissant le monopole du mouvement à des joyeux drilles comme Macron nous ne pouvons que nous dire qu'une balle dans le pied serait moins douloureux.
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